L'ile d’Arz
Un Trek dans le Golfe du Morbihan est une expression décalée, excessive, mais que voulez vous, sur le Journal du Trek… Soyons objectif, c’est plutôt une randonnée, une randonnée sur l’Ile d’Arz réalisable par toute personne puisqu’elle peut faire 5, 9, 17 km, bref on fait ce qu’on veut.
L’ile d’Arz est une île certes, habitée par 269 iledalrais. Mais où c’est-y qu’elle est ? Cette île, en fait 9 îles et îlots, est située au Sud du Morbihan et pour être plus précis dans son golfe.
On n’y va pas à pied selon la hauteur de la marée, non, il faut prendre une navette qui en un quart d’heure vous y amène. Cette navette glisse lentement au milieu du chenal laissant Vannes et sa femme dans votre dos. Elle avance doucement le long de la côte, des vasières et des herbiers sur lesquels les ibis vaquent à leurs occupations. Dire que j’ai appris que c’étaient des égyptiens ces oiseaux là ! Mais ils ne sont pas les seuls. Il y aurait 125 espèces d’oiseaux nicheurs dans le Golfe du Morbihan.
Il y a du vent Nord, Nord Est et du soleil un peu voilé en ce début de journée. La mer est belle, de petites vagues avec un peu d’écume nous entourent. Vous devinez des ilots à droite, à gauche, devant, quelque voiliers glissent, un peu couchés, les voilent tendues, Il vaut mieux ne rien dire et laisser le regard glisser d’un paysage à l’autre.
L’île est plate, enfin presque le point culminant est à 19 mètres. Le tour se fait à pied ou à vélo sur environ 18 kilomètres si vous suivez la côte. Que vous partiez par la droite ou par la gauche vous longez la côte et la mer est là, douce, tranquille, titillée par le vent et elle s’éclaire de petites lames blanches. Au loin d’autres îles. Nous sommes dans le Golfe du Morbihan avec ses 40 îles. C’est une journée paisible, sans bruit sauf parfois le vent qui souffle sans refroidir. Le ciel est bleu, il chauffe sans excès. Les couleurs sont belles, nuancées. C’est bientôt l’automne.
Après deux heures de marche, nous nous posons sur la plage de Brouel. Personne sauf une voile de surf faisant des allers et retours d’un bout à l’autre de la plage et entrainant dans sa glisse une surfeuse dont les cheveux par moment titillent la surface de l’eau. Des randonneuses peut-être un peu fatiguées, se prélassent face au soleil comme si elles n’avaient pas emmagasiné leur dose annuelle.
Elles semblent pourtant dorées et elles ont du en prendre du soleil breton ! Le tour de l’île se poursuit. Un arrêt à la pointe de Berno, face à l’île aux Moines et plus loin Arradon. Deux bateaux locaux, des sinagots aux voiles rouges ocre, s’amusent avec le vent et les courants. Nous poursuivons, l’heure du bateau nous fait reprendre la marche. Les couleurs de la vase, des algues, des herbes rases justifient une photo. Nous empruntons la digue restaurée séparant la mer d’un petit étang, une retenue d’eau qui a longtemps fait marcher le moulin à marée de Berno, un des plus vieux d’Europe.
L’embarcadère est là mais nous avons du temps. Nos visages sont plus que rosés sous les effets conjugués du vent et du soleil. Nous nous posons une dernière fois face à la petite mer du golfe. Mais un peu trop longtemps ; la vedette ne nous a pas attendu. Mais ce n’est pas une journée de stress aussi, tranquillement, nous nous réinstallons et attendons la prochaine. Le retour est tout aussi plaisant que l’aller mais avec le soleil dans le dos. Nous longeons les terres de Séné, les propriétés ma foi bien entretenues et la maison rose. Nous laissons Conleau à gauche et Vannes apparaît. C’est fini. Mais on peut y revenir n’importe quel jour de l’année. Il y fait toujours doux.
Mais au fait que veut dire Arz ou Arh en breton. Quelle question! Arz veut dire Arz. Eh ben non. La question a une réponse, réponse qu’il faut chercher, mais pas longtemps. Quelques enfants de mes co-randonneurs, initiés au breton, m’ont répondu immédiatement : Ours. Ce n’était pas une invective, c’était bien la traduction, sachant que l’origine est peut-être aussi un peut celte (Arthos). Il y a aussi une rivière dans le coin, à l’Est, l’Arz qui se jette dans l’Oust. Comme il y a eu des mammouths dans le pays, alors des ours ! Quant à ceux et celles qui s’appellent Arz …