Treks organisés chez les Dogons
De nombreux touristes sont venus, et viennent au Pays Dogon. Ne vous étonnez donc pas de trouver un peu partout les affichettes de marques de boissons internationales, ou des habitudes liées aux comportements de bons nombres de touristes.
Sachez, qu’au delà des clichés, il y a plus de Dogons vivant en dehors de la falaise de Bandiagara, depuis longtemps : sur le plateau bien sûr, mais jusqu’au Hombori ou dans la grande plaine du Séno au delà de la frontière avec le Burkina Faso.
Venant des immenses étendues du delta intérieur du Niger, domaine d’une vertigineuse horizontalité, la route de Bandiagara, qui s‘élève doucement, fait pénétrer dans un autre univers que l’omniprésence du minéral, éboulis compacts ou arêtes rocheuses effilées, laisse imaginer âpre et rugueux. Puis au détour d’un virage des villages de terre aux douces arêtes rongées, murs continus de banco que percent d‘étroites venelles, grands pans de terre façonnés par l’homme semblent vouloir craquer et se débiter sous l’action du soleil.
Les villages s’offrent au regard sous l’aspect de puissantes termitières enserrées dans des murs aveugles de terre et de pierre qui se fondent jusqu’au mimétisme dans une nature que l’on croirait créée pour eux. Perchés, solitaires et indifférents, ils sont campés sur une éminence, une butte ou au sommet d’une corniche dominant une rivière à sec. Le paysan a inscrit ici dans la nature son projet d’instauration d’un ordre humain, sans violence ni morgue, mais sous le signe d’un contrat dont l‘évidente fragilité est soulignée par la présence de nombreux villages abandonnés qui jalonnent la route comme autant de témoins muets.
Précédant les Dogon les Tellem étaient installés dans la falaise, peut-être pour se protéger des bêtes sauvages et des pilleurs venus du désert. Fuyant l’islamisation les Dogons sont venus de l’Ouest (Monts Mandingue) après le XIVème, et s’installèrent sur le plateau et dans la ligne d’éboulis de la falaise de Bandiagara, accident géologique majeur en Afrique de l’Ouest ; ils gagnent aujourd’hui de plus en plus vers la plaine. Ils utilisent la falaise pour inhumer leurs morts. Cultivateurs, ils plantent le mil après l’hivernage (période des pluies de la fin de l’été), puis en hiver oignons, aubergines, poivrons et haricots.
Les Peul, eux, sont dans la plaine. Ils viennent faire paître leurs troupeaux de bovins sur les chaumes de mil des Dogon, fumant en retour les terrains, entente entre cultivateurs et éleveurs pour la gestion de l’espace.
Il faudra aussi évidemment parcourir falaise de Bandiagara (la partie sud), beaucoup de villages, de cultures ; le cordon dunaire n’est pas loin, apportant de beaux contrastes. Pensez aussi à alterner la visite de villages (organisés différemment) et de points de vue entre le bas et le haut de la falaise.