Un voyage en Californie c’est obligatoirement passer par les grands sites naturels que sont la Vallée de la Mort, Sequoia National Park, Yosemite. Ils sont incontournables, et ce n’est pas un hasard s’ils sont plébiscités car c’est superbe. Les États-Unis c’est aussi ces autres lieux qui ont contribué à construire notre image du pays, à travers les films que nous envoie Hollywood. Les motels insalubres le long d’une interstate, des villages dépeuplés et des mobile-homes sans essieu posés dans la poussière, les paysages sans rien du farwest.
Il n’y a aucune raison de se rendre à Tecopa, on y passe lorsqu’on quitte la Vallée de la Mort en direction du sud vers Mojave. On peut éventuellement s’y arrêter pour ses sources d’eau chaude qui jaillissent entre les coulées de sel formant quelques oasis de verdure sur un terrain par ailleurs très hostile.
Une habitation perdue au milieu de nulle part où le sens du privés reste très fort.
Il n’y a rien à Tecopa, pas même une station service où les voyageurs pourraient s’arrêter, tout juste un ensemble de bungalows plantés autour d’une autre source d’eau chaude où les clients peuvent aller se prélasser. C‘était l’hiver lorsque j’y suis passé et c‘était plutôt agréable d’en profiter, mais je n’ose imaginer y rester en plein mois de juillet dans ce désert sans aucune ombre.
Une autre chose frappante ici, le sol blanc qui en janvier pourrait laisser croire à de la neige. C’est en réalité le sel des alluvions amenées par la rivière Amargosa qui passe ici et coule jusque dans la Vallée de la Mort plus loin. A Badwater aussi le sol est salé, très.
Un petit kilomètre avant d’entrer dans le village, au détour d’un virage, une source naturelle où les locaux viennent se prélasser. Les Américains ne sont pas tous pudiques.
Je ne sais pas de quoi les gens vivent ici. A peine du tourisme, la réceptionniste du motel où je suis resté n‘était pas très affable ni sympathique. Je suis allé courir un matin autour du village, et c’est tout. Pourtant je recommande fortement d’y passer, pour l’ambiance, sentir la réalité d’une autre Amérique qu’on ne voit jamais ou bien à travers quelques plans de roadmovies lorsque le personnage doit s’arrêter pour réfléchir. Tecopa c’est l’Amérique profonde des démunis, le farwest des badlands hostiles, un endroit loin de tout
Mobilehome nulle part
Paysage du bord de route avant Tecopa
Au premier plan flou les MudHills, formation géologique fragile issue des nombreuses inondations ancestrales, flux et reflux d’un ancien lac qui couvrait la région.
La vieille blanchisserie et le vieux tacot.
Coucher de soleil à Tecopa