Trekking dans la région du M'Goun
La vallée du M’goun, bien qu’assez peuplée, offre des journées de randonnée et de trekking totalement dépaysants par son isolement. Située au pied des hautes montagnes de l’Atlas, la vallée est agricole et bénéficie de l’eau qui descend des sommets.
En amont, on ne peut l’atteindre qu’après avoir franchi des cols élevés (jusqu‘à 2800 m) par d’extravagants chemins muletiers et après plusieurs journées de randonnée dans le Haut Atlas ; on ne s’en échappe en aval qu’en descendant la rivière du même nom au fond d’impressionnantes gorges et en marchant dans l’eau durant des heures.
La vallée se trouve entre les massifs de l’Azourki et du M’goun. Il y a encore peu, seule une piste de terre, impraticable en hiver ou par temps de pluie, conduisait à la vallée des Aït Bougmez après avoir franchi le col, tizi en berbère, de Tighist (2629 m). Aujourd’hui la route arrive dans le bas de la vallée : les gens sont très heureux de ce progrès mais les anciens font preuve d’un peu de nostalgie du bon vieux temps où la vallée fermait ses portes en octobre pour les rouvrir seulement au mois mars.
La désolation des rocailles auxquelles s’accrochent les derniers vestiges d’une puissante forêt fait alors place à la saisissante vision d’une étroite vallée verdoyante. S’y disputent l’espace, jardins, champs admirablement cultivés, et d‘énormes maisons de pierre ou de terre, lesquelles laissent la meilleure terre aux cultures.
Cette vallée est peuplée de tribus montagnardes berbères s’adonnant à la culture et à l‘élevage. Ce peuple se déplace beaucoup à dos de mulet et il est fréquent de rencontrer des voyageurs et de faire avec eux un bout de piste. L‘été, en montagne, on rencontre des nomades Aït Atta venus du Saghro par la vallée des roses.
Si les hommes ne conservent de leur costume traditionnel que la célèbre djellaba et la rezza (turban de cotonnade blanche qui recule devant le bonnet de laine), il n’en est pas de même pour les femmes. Toutes ont le visage dévoilé et on est surpris par leurs magnifiques costumes qu’elles savent si bien rehausser de lourds bijoux, tels les caractéristiques colliers d’ambre de la vallée du M’goun.