Le Djebel Sarho, une montagne du Maroc
Le Djebel Saghro est un petit massif au sud de la Vallée du Dadès, s‘étendant d’Ouest en Est le long de la vallée, approximativement de Skoura à Tinerhir sur 120 Km environ.
Séparé du Siroua par la trouée du Drâa, bordé au nord par la large vallée du Dadès, confinant au Sahara vers le sud, le Djebel Sarho, moins arrosé que le Siroua a un aspect plus sauvage et tourmenté.
Le charme particulier du Djebel Sarho tient à la variété de ses paysages dus essentiellement à une géologie exceptionnelle. Le relief très tourmenté est constitué de plateaux immenses et déchiquetés, de hautes falaises et de profondes gorges, de chicots et de culots effilés, de pitons abrupts, de tours, d’escarpements tabulaires au milieu desquels circulent des caravanes de chameaux et de gorges, souvent sèches, mais agrémentées de buissons de buis, et de monolithes en conglomérats.
A deux journées de marche à l’ouest du Drâa, surgissant du reg, ce volcan est un lieu de légendes et de croyances populaires. Comme par un coup de baguette magique, le désert de pierre se change en un vallon verdoyant, moucheté d’amandiers en fleurs. Le long du torrent bienfaiteur, une haie de bouleaux argentés, droits comme des oriflammes.
Le Djebel Saghro est le lieu de nomadisation de la tribu Aït Atta dont les bergers vont l‘été dans le Haut-Atlas avec leurs troupeaux. On y rencontre peu de gros villages, mais des bergeries ou des fermes isolées qui ont chacune leur puits bien aménagé, de vastes pâturages où se courbent de hautes herbes, des champs minuscules dans les méandres limoneux des oueds, des amandiers qui mettent au printemps une touche de lumière, des champs d’orge en labour à l’automne…
Le Djebel Sarho est le principal massif anti atlassique nord-oriental. Il est constitué de terrains très anciens (cambriens et précambriens surtout) appartenant au socle primitif du bouclier saharien. Il a été soumis à l’orogenèse calédono-hercynienne et à un volcanisme intense au Précambrien notamment. On y trouve essentiellement des grès et des schistes avec des séries volcano-détritiques (tufs, laves, brèches andésitiques, ryolithes et ignimbrites) recouvertes par des séries calcaires anciennes (Dévonien).
Les roches volcaniques s’y présentent en filons ou en couches recoupant les terrains antérieurs.
Au nord, face au Haut-Atlas Central, et le long du sillon Dadès-Todra, le Sarho est caractérisé par un régime de failles et de cassures. Au sud, il est caractérisé par un régime de plate-forme.
C’est ce qui explique que son démantèlement par les agents atmosphériques si agressifs en climat pré-saharien ait, dans toute la bordure septentrionale notamment, donné ce relief particulièrement tourmenté et ruiniforme où l‘érosion a dégagé dykes et culots volcaniques, ou taillé dans ces amas de brèches détritiques, des reliefs singuliers qui ajoutent au caractère insolite du paysage.
La position géographique et le climat de ce massif pré saharien d’altitude peu élevée (culminant à 2712 m) favorise les randonnées durant l’automne, l’hiver et le début du printemps. En dehors de ces époques, il peut y faire très chaud. L’altitude du Sarho tempère donc le climat saharien. Il peut y faire froid en plein hiver et, en cas de précipitations, il n’est pas rare que la neige recouvre les plus hauts sommets.