La géographie, les hommme et la randonnée à Madère.
L’histoire des hommes qui percèrent la forêt
Il y a 600 ans, des navigateurs portugais débarquèrent brutalement. Rapidement, des citoyens s’établissent et inventent un mode de vie adapté aux conditions. Profitant de la douceur et de la constance du climat, ils créent une agriculture originale. Idéalement située, Madère devient la dernière terre chrétienne sur la route du Cap de Bonne Espérance, puis sur celle des Amériques. Paradoxalement les Madériens, ne sont pas des marins. Les rares embarcations de pêche ne s’éloignent pas de la côte sud et se limitent à des pêches miraculeuses certes mais très étranges : ici on pêche l’ « espada », une grosse anguille que personne n’a pu observer vivant et pour cause, ce poisson de grande profondeur vit à 1 500 m sous la surface et plus. On le consomme avec plaisir en ignorant presque tout de sa biologie!
Le Madérien est un paysan, mais un paysan de milieux verticaux, acharné, bâtisseur de terrasses audacieuses. Plus audacieuses encore sont les fameuses « lévadas », ces minces canaux qui acheminent l’eau des torrents jusqu’aux cultures. Les torrents bondissent dans les gorges qu’ils ont creusés, tandis que les terrasses sont situées dans des pentes moins fortes. Heureuse conséquence pour les randonneurs que nous sommes, ces canaux constituent un maillage de milliers de kilomètres de sentiers horizontaux qui s’insinuent dans l’intimité verticale de l’île avec force tunnels et passages à pic. C’est là la différence entre Madère et d’autres îles volcaniques : un relief tourmenté mais accessible facilement et plein de charme. Avec une mention particulière pour la côte nord, la côte des pauvres (en opposition à la côte sud ou profite la vigne) : un relief encore plus sauvage, les vestiges de la primitive Laurisylva et une faible occupation humaine.