Un roadtrip en immersion
Mon Grand Père paternel avait une Peugeot 404 break lorsque mon Père était enfant. Il n’avait sans doute pas encore l’age de passer devant et les rares descriptions que j’en avait laissaient penser que la voiture était gigantesque avec sa double ranger de siège à l’arrière. L’idée de partir au volant de cette voiture mythique sur les routes de Madagascar ne pouvait que me plaire.
La voiture est vieille. Née en 1967, retapée et bichonnée depuis quelques années par son ange gardien Tanjaka elle semble ainsi presque neuve lorsqu’elle croise ses congénères dans les rues d’Antananarivo.
Je l’avais vue il y a quatre ans lors de mon premier voyage en direction du Makai ce monde perdu au coeur du pays. L’agence Malagasy Tour la préparait pour un de ces voyages sur la RN7 en direction du sud. C’est ce que nous allions découvrir avec Julien (jaimelemonde.fr).
Un roadtrip à Madagascar!
Je suis de retour pour une seconde fois en 2016 en territoire Malagasy. Au mois de mai je venais y courir une très belle course qu’on appelle l’Ultra Trail des Ô Plateaux un 120km qui se termine aux porte d’Antananarivo après de nombreux ups and downs du haut des collines aux rizières cultivées. Après la prise en main de l’engin avec Julien, les réflexes ne sont pas les mêmes lorsqu’il faut passer les vitesses avec un levier au tableau de bord, nous prenons la direction du grand sud sur la RN7. Comme en France dans les années 60.
Prise en main de la 404 et c’est parti!
La route sur les hauts plateaux c’est la Nationale 7. Je ne sais pas si le choix du chiffre est le fait du hasard, mais la ressemblance avec la nationale 7 française est évidente. La route par vers le sud, c’est la plus grande route du pays, c’est par là que les gens qui en ont les moyens partent visiter le pays. Avec Julien nous quittons ainsi Tana au volant de la 404. Assez vite nous prenons la mesure du véhicule et comprenons rapidement qu’elle nous faciliterait les rencontres avec les Malgaches. Les Vazahas (étrangers) que nous sommes ont plutôt l’habitude de se déplacer en Toyota 4×4 souvent conduits par un chauffeur du pays.
Je retrouve aussi les superbes paysages des hauts plateaux malgaches, où les rizières succédent aux collines, et cette terre à la couleur rouge si particulière qui teinte les villages et leurs maisons. C’est la latérite, cette proche riche en oxydes de fer. Nous prendrons aussi l’habitude avec Julien de nous arrêter prendre notre café du matin dans les petites boutiques et échoppes du bord de route, tant pour rythmer les longues journées de route entre les principales villes des haut plateaux que pour sentir et vivre l’ambiance des villages.
Antsirabé
Nous arrivons après une première journée de route en la ville d’Antsirabé. Nous avons bien sûr un peu trainé aidés par les lumières de fin de journée qui sont un plaisir pour nous photographes.
Au début du mois d’octobre les rizieres sont encore séches, la saison commence.
Antsirabé c’est la ville du Pousse-Pousse, historiquement. Les TukTuks prennent progressivement la place, mais on voit encore beaucoup de travailleurs à l’ancienne tirant à la force de leurs bras les clients assis à l’arrière et à l’ombre. Véritables forçats tels qu’on ne les imaginent plus, certains sont même pieds nus sur le goudron brulant. Le lendemain matin nous quittons la ville assez tôt pour aller marcher dans la campagne environnante, silloner dans les rizières et et toucher de plus près la campagne.
Fianarantsao
Avec Julien nous voulons rendre visite à Pierrot Men. Julien ne le connaissait pas, mais j’avais déjà eu l’occasion de le rencontrer en 2012 lors de ma première visite de Madagascar. C’est un grand photographe Malgache qui travaille sans relâche et toujours avec autant de plaisir à montrer son pays, depuis quarante ans. Nous avons le privilège de visiter son labo et il nous consacre une heure à discuter. Nous sommes bouche bée devant la sélection de photos qu’il nous fait dérouler sur son écran de travail, chaque cliché plus beau que le précédent. C’est un véritable trésor photographique malgache et nous sortons de là fortement touchés par le talent de l’homme avec la même conclusion: la photographie est un art et nous sommes tous les deux bien loin de le maîtriser, mais avec une folle envie de nous y essayer. Totalement revigorés d’images, le plaisir créatif de Pierrot nous a éclaboussé.
Le petit village de Ranomafana en descendant vers l’océan en direction de Manakara.
Manakara
Depuis Fiana un train permet de relier la petite ville côtière de Manakara. Ma participation la semaine précédente à cette course de 110 km du l‘île de la réunion m’a sensiblement fatigué et le fait d’enchainer ainsi avec un long roadtrip ne m’a pas permis de récupérer correctement. Je décide de ne pas prendre le train mais de continuer en voiture jusqu‘à l’océan pendant que Julien prendrait son temps par la voie ferrée. Tanjaka qui nous accompagne sur une partie de la route prends le volant et j’en profite pour aménager la banquette à l’arrière de la grande voiture pour passer la journée à dormir. Aussi je serais en forme pour la suite du programme le long du canal des Pangalanes.
Sur une langue de sables entre le canal des Pangalanes et l’océan, un petit marché aux poissons improvisé où les pêcheurs vendent leurs prises.
Notre programme est assez chronotendu et nous n’aurions pas pu rester plus de 2 jours à Manakara. Pourtant naviguer quelques heures sur un bras du Canal des Pangalanes, s’arrêter sur une langue de sable acheter la langouste et le poisson que nous allions manger sous un palmier sur une plage de l’océan indien me donnait un aperçu de ce que pourrait être un séjour plus long à suivre la côte en pirogue. Ce canal des Pangalanes est sans nul doute une oeuvre pharaonique méconnue que j’aimerais une autre fois prendre le temps de découvrir.
Le canal des Pangalanes long de 700km, une aventure je suppose.
Ranomafana
Le Parc National de Ranomafana
Ambalavao
Déja visité en 2013 lors de mon voyage dans le Makai. Je me souviens en particulier très bien du marché et de ses teintes colorées très caractéristiques amplifiées par le contraste provoqué par le rouge du sol.
Tsaranoro et l’Andringitra
Le massif de l’Isalo
Le prix d’entrée dans les Parcs. C’est cher, totalement hors de prix selon les standards malgaches. Souvent, dans de nombreux pays, le prix pour les ressortissants du pays est moins élevé que pour les touristes qui sont en général plus aisé. Mais ici, il faudra débourser pas loin de 100€ si on intègre le gardien du parc qu’il faut aussi rémunérer et qui est obligatoire.
Le massif de l’Isalo, la ville d’Ilakaka
Ilakaka
Merci à Malagasy Tour qui nous a prêté cette superbe 404, ainsi qu‘à Air Austral pour la prise en charge d’une partie du billet d’avion. Nous avons pris depuis Paris un combo Ile de la Réunion / Madagascar nous permettant par la même occasion de passer une semaine sur l‘île de Bourbon.