Roadtrip
Très vite la route 36 qui conduit de Reykjavik à Þingvellir me met dans le bain de la climatologie locale. La route semblait bien avoir été nettoyée au chasse neige, mais en moins d’un heure, c’est une couche de 30cm qui couvre le goudron (ou la piste, impossible de savoir désormais) au point de ne plus distinguer la route du paysage. C’est un jour blanc, le vent souffle, et il faut rester concentré pour maintenir la voiture sur une trajectoire au mieux flottante.
Un cheval se protège près des siens sous une pluie de neige fondue dans un champ près de Laugarvatn. Plus de photos d’Islande
Après une pause à Þingvellir, haut lieu historique d’Islande, je retrouve les mêmes touristes qui, dans leur programme de la journée se dirigent vers Geysir, l’un des deux autres spots “à ne pas manquer” avec Gulfoss. Je connais déjà la région, et je préfère foncer vers Vik en profitant de la météo qui s’améliore en début d’après midi.
A la pointe du de l’Islande, près du village de Vik, “Dyrhólaey”. Plus de photos d’Islande
A l’extrême sud du pays, Vik est logé au pied du volcan Katla, grand frère du célèbre Eyjafjallajökull qui dans l’histoire géologique, a toujours été le plus violent. Je passe la nuit dans une sorte de motel non loin de la route en remerciant Thor de me laisser dormir à ses pieds, en espérant qu’il me laisse traverser les Sandurs le lendemain.
Les Sandurs sont des plaines de sables et de graviers causées par la fonte des glaciers. Ici dans l’est de l’Islande, il faut traverser le Skeidarásandur, région totalement inhabitables et dangereuse lorsque les volcans sous glaciaires comme Katla ou Grímsvötn entrent en éruption causant les jökulhlaups. Lors de ces événements décennaux, d‘énormes rivières d’eau et de sable larges de centaines de mètres (pour un débit supérieur à celui du Mississippi) descendent des glaciers détruisant tout sur leur passage.
La traversée des Sandars entre Vik et Skatafel puis vers Jökulsárlón est une première introduction à l’Islande sauvage. La fragilité des constructions humaines devant les forces naturelles, peu d’habitations, encore moins de villes ici où les caprices du glacier balaient tout régulièrement. Avant la construction de la route n°1, le village de Hofn était l’un des plus isolé de toute l‘île. inaccessible par le sud, le bout du Monde aussi lorsqu’on y arrivait par les fjords de l’Est.
Le front du glacier Vatnajökull tombant dans le Jökulsárlón. Plus de photos d’Islande
Aujourd’hui, quelques rares voyageurs poussent vers ce port de pêcheurs (höfn signifie port en icelandic), mais la plupart s’arrêtent aux glaçons géants du photogénique Jökulsárlón. Je fais moi aussi un arrêt et je tente de retrouver l’endroit ou j’avais campé il y a longtemps; Là, ici peut-être, difficile au bord de ce lac où le paysage change constamment, blocs de glaces et rivages morainiques temporaires par définition.
Hofn. je loge dans une guest house, et je fais confiance à mon hôte qui m’indique un petit restaurant dans le centre de la petite ville. Dans la soirée, le cuisto vient me voir. “Wanna see Northern Lights?, go outside”. Mes premières aurores boréales en photo que je chasserai une partie de la nuit en m‘éloignant des lumières du centre ville. Le lendemain je reprend la voiture en direction de l’est. Cette journée sera la plus longue au volant car j’ai rendez-vous le soir-même avec Jean Marc à Myvatn, distant d’environ 350km.
En 2012 et en 2013, nous sommes en pleine période des aurores boréales, et même sous un ciel nuageux, on arrive à en voir. Plus de photos d’Islande
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