J’ai un vague souvenir des Aravis. Je devais avoir dix ans, lors d’une classe verte dans le village de Flumet. Un panneau indiquait le col des Aravis, et sans savoir pourquoi le nom est resté ancré. Il est revenu à plusieurs reprises, et lorsque je regardais la carte des Alpes il apparaissait de temps en temps et semblait familier.
Plus récemment lors de ma visite du centre Quechua à Passy nous avions fait une randonnée sur les hauteurs dans le massif des Fizs. De là on pouvait voir un autre massif en face, c‘était les Aravis.
Vue sur la chaine des Aravis depuis le refuge de Varan dans le massif des Fizs.
Au mois de juin j‘étais invité à venir découvrir le Alps Bike Festival, un événement organisé par le village de la Clusaz autour du VTT, activité qui s’est beaucoup développée ces dernières années. L’année dernière il s’appelait encore Roc des Alpes, une extension du très célèbre Rock d’Azur une épreuve presque légendaire du Sport. Quand je pratiquais le VTT dans les années 1990 cette course me faisait rêver.
Je n’avais pas eu l’occasion d’y participer, et c’est avec un peu de nostalgie que je découvrais ce que mon premier sport était devenu, ici dans les Alpes pour ce festival mêlant Cross Country et Enduro ainsi que quelques épreuves de randonnée. Le matériel a aussi beaucoup évolué puisque c’est avec un VTT à assistance électrique que je participais à ce Alps Bike Festival.
Le VTTAE (Vélo Tout Terrain à Assistance Electrique) peut faire hurler les puristes, mais l’assistance n’empêche pas de s’offrir quelques belles sensations dans les sentiers techniques spécifiquement préparés pour l’occasion. Les stations de ski ont en effet beaucoup investi pour accueillir les cyclistes, développer cette activité estivale en s’appuyant sur l’infrastructure des remontées mécaniques. De ce fait, la descente est l’activité phare.
La tête de l‘épreuve du Marathon XC lors du Alps Bike Festival 2018.
Je venais la veille et j’en profitais pour faire une petite randonnée aux confins de la station de la Clusaz. Les confins, un lieu dit sur les hauteurs du village posé sur un plateau à environ 1400m d’altitude idéalement situé sous la partie nord de la chaine des Aravis. Je pars ainsi pour quelques heures de balade longeant la succession de combes qui forment la particularité du massif, comme un enchainement de vagues. Chaque combe doit faire 1000m de haut et des sentiers permettent d’y entrer, voire de les rejoindre par les petits cols formés par les premiers sommets intermédiaires, à mi-pente.
L’enchainement des combes clairement visibles sur cette vue en relief de la partie nord-est des Aravis, Bellacha, Grand Crêt, Paccaly, Tardevant, Grande Forclaz. L’hiver c’est un beau spot de ski de fond où il est parfois (lorsqu’il y a suffisamment de neige) organisé une étape de la coupe du monde. On peut aussi pratiquer le ski alpinisme si on maîtrise le sujet en remontant en se glissant dans les nombreuses pénétrantes du massif, Bellacha, Paccaly, Tardevant.
Nous marchons avec Astrid jusqu’au Chalet de Baccaly, un petit restaurant d’altitude qu’elle fait vivre aux pieds de la combe du même nom. L’endroit n‘était pas encore ouvert mais j’aurais été curieux de tester les plats décorés et assaisonnés des plantes des montagnes qu’elle cueille dans les environs. Notons pour info que le célèbre Marc Veyrat réside à seulement quelques kilomètres de là, de l’autre coté de la vallée. Le goût s’acquiert peut-être un peu plus dans les Aravis qu’ailleurs.
Le Chalet du Baccaly animé par Astrid est facilement accessible depuis le bout de la route en 30 minutes de marche.
Combe en contrebas
Balade
La balade terminée nous faisons un saut à la La Ferme Des Corbassieres. On peut facilement y accéder en voiture si comme moi on ne souhaite pas y monter à pied (j’ai le Alps Bikes le lendemain). On y fabrique du Reblochon, fermier évidemment.
Encore plus ancien que la présence de Marc Veyrat dans la vallée, et sans doute beaucoup plus connu, le reblochon est la star locale! Il tire son nom d’un vieux mot – blocher – qui signifiait traire. Je profite de l’endroit, je goûte la production, et je constate comme à chaque fois que je visite une fromagerie à quel point ce que nous avons dans nos grandes enseignes est insipide.
Les Aravis sont aussi le berceau d’un autre fromage moins connu: le Chevrotin un autre AOP, exclusivement fermier. Je ne vous ferai pas l’affront de vous expliquer la différence entre les fromages fermiers et les fromages fruitiers :).
Collation
Le reblochon bien sûr, son nom vient d’un vieux mot local: blocher qui signifiait tirer le lait. La première traite était montrée au percepteur qui récoltait l’impôt. Une seconde traite – reblocher – servait à faire le fromage, le reblochon.
Les fleurs des alpages du printemps, que je sais plus nommer.
Vous le savez, je suis aussi un avide pratiquant de course à pied et de trail. Je prévois donc de revenir dans les Aravis pour participer à une des courses estivales de la vallée. Et si vous aimez le vélo, vous pouvez aussi découvrir mon article sur le Alps Bike Festival sur Journal du Trail.