Pas qu'une station de ski
Je quittais le matin même la Toussuire. Je venais d’y passer quelques jours entre copains à me balader en raquette. Je ne connaissais pas Val Thorens et j’allais découvrir ce haut lieu du ski de piste, une station lauréate du titre de World Best Skiing Resort en 2016 et encore plus les années précédentes. Comment allais-je évoluer dans ce monde moi qui ne suis pas vraiment skieur et qui aime avant tout la nature.
Dans l’idée de consolider le contenu déjà présent sur Journal du Trek dans la thématique “Randonnée en raquette“, je décidais de m’offrir deux petites randonnées accompagné du responsable de l’activité de la station, Aurélien Dunand.
Au programme: le vallon du Borgne et le glacier de Péclet.
Le vallon du Borgne
Le vallon du Borgne est une zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). Difficile d‘évaluer intérêt d’un endroit en dehors de son aspect photogénique lorsqu’on on est un novice ou un touriste, mais ce vallon semble posséder une certaine valeur naturelle. Aurélien parle en particulier de la présence du Lycopode des Alpes, de la Swertie vivace ou surtout le rarissime Trichophore alpin. Le seul problème: en plein hiver on ne voit rien de tout cela, sauf à savoir que l’endroit possède une certaine valeur.
Il était prévu d’aller dans le vallon du Borgne, la zone orange de la carte. Malheureusement nous sommes restés dans la zone rouge du coté de la station. En bleu le pied du glacier de Péclet.
Nous ne sommes pas réellement allés dans le vallon mais le long d’une variante, je l’indique en rougeci-dessus. Finalement y a t-il une réelle différence pour le néophyte? Nous avons tenté d’observer quelques chamois qui semble t-il s’aventurent à ces altitudes même en hiver. Depuis cet endroit nous voyions encore le haut du télésiège et je suppose que devant les larges étendus du Parc de la Vanoise qui touche aux limites du domaine, les animaux préfèrent éviter la vue des pistes damées par les skieurs.
Aurélien remonte le vallon à contre jour
Nous faisons une partie de la montée avec Camille qui redescendra plus tard.
A droite le télésiège qui monte au pied du vallon depuis Val Thorens.
Le glacier de Péclet
Le glacier de Péclet et sa glace bleutée.
Je suis toujours impressionné par les glaciers, la force qu’ils dégagent et l’histoire qui leur est inhérente. Sans le recul nécessaire à leur compréhension, difficile d’imaginer qu’il s’agit en fait d’une accumulation de neige qui, ne fondant pas l‘été fini par changer de structure sous son propre poids. La neige devient glace, puis bleue lorsqu’elle s‘épaissit. En parlant de recul, il y a aussi celui de ces glaciers qui à l‘époque du dernier petit age glaciaire descendaient bien plus bas qu’il ne se trouvent actuellement.
J’en profite pour poser ici la photo dont je parlais avec Aurélien, celle de la vallée de Chamonix prise depuis le “chapeau” tout en aval de la mer de glace.
Photo de la vallée de Chamonix en 1860, surprenant lorsqu’on connait un peu Chamonix aujourd’hui. Le glacier des Bossons descend quasiment jusqu’en bas pour bloquer la vallée.Source wikicommons
Je m‘égare un peu et je reviens à Val Thorens. Il suffit de prendre le funival qui monte à Peclet. Le glacier est très visible dès que l’on descend par la droite. Il faut accepter les skieurs pendant quelques centaines de mètres puis couper directement en direction du front du glacier. On pourrait continuer un certain temps ainsi jusqu’au glacier des Saint Pères puis le col de Thorens. Si j’avais eu plus de temps j’aurais je crois aimé passer ce col et continuer sur le plateau d’altitude posé de l’autre coté.
En raquette depuis la sortie de Péclet et en longeant le glacier.
Nous sommes ensuite redescendus en parallèle du “toboggan” la longue piste de luge de la station. Il se trouve que c’est aussi la plus longue piste de luge de France. Mon âme d’enfant, qui d’ailleurs ne quitte personne, ma fortement donné envie de tester la chose. Notons qu’elle fait 6km, mais que les voisins Suisses de Grindelwald en proposent une de 15km!
Des lugeurs en balade.
Aurélien sur une descente presque technique.
Vue sur le domaine de Val Thorens vers la Pointe de la Masse.
Nous terminons la balade dans une brume qui annonce une fin de journée neigeuse. La vue que nous avions d’en haut sur l’ensemble de la station annonçait l’arrivée des nuages et des précipitations. L’avantage du temps couvert est aussi de se retrouver rapidement isolé des skieurs qu’on voit toujours un peu partout dévaler les pentes. Ne voyant guère plus qu‘à dix ou vingt mètres, la montagne reprend ses droits et nous isole pour mon plus grand plaisir.
En conclusion, la station de Val Thorens est évidemment avant tout une grosse station, un hôtel au Dieu du ski de piste. Si vous envisagez d’y faire de la raquette, aucun soucis le domaine est très grand. Je recommanderais cependant de prendre un peu de largeur et d’aller faire un saut dans le Parc de Vanoise de l’autre coté de Péclet (Gébroulaz, Polset, carte ign) et surtout de visiter le Vallon du Borgne. Attention, prenez contact avec un guide professionnel, on est en haute montagne et les risques sont réels. Il faudra sans doute une bonne journée pour l’un ou l’autre.